.: Les années Soixante Les années Soixante voient s'installer en Grande-Bretagne des cinéastes venus de tous les horizons; même François TRUFFAUT, pour qui les termes "cinéma" et "britannique" étaient incompatibles (HITCHCOCK/TRUFFAUT, 1966) vient y tourner la même année Fahrenheit 451, d'après Ray BRADBURY. Certains américains s'y installent pour échapper à la "Chasse aux Sorcières" qui les menace dans leur pays, travaillant même parfois sous un nom d'emprunt comme Joseph LOSEY (1909-1984) pour The Sleeping Tiger (La bête s'éveille, 1954), avant de récupérer son identité et de se faire un nom de ce côté-ci de l'Atlantique avec des films policiers comme Time Without Pity (Temps sans pitié, 1957), ou The Criminal (Les Criminels, 1960). Et si pour certains "LOSEY a su enrichir des thèmes anglais avec des schémas narratifs américains", cette incursion d'américains dans le cinéma britannique n'est pas sans en inquiéter d'autres; ainsi en 1966, 85 % des films tournés en Grande-Bretagne seraient financés par des capitaux américains, ce qui introduit dès cette date un problème que l'on retrouve toujours aujourd'hui, à savoir la définition même de la notion de film britannique. Mais ce que l'on retient avant tout du cinéma des années 60 en Grande-Bretagne, c'est tout d'abord l'imposant Lawrence of Arabia que David LEAN réalise en 1962 avec Peter O'TOOLE dans le rôle-titre, mais aussi l'historique If... de Lindsay ANDERSON, qu'il présente comme étant une métaphore de la vie britannique de l'époque, en 1968; ou encore 2001: A Space Odyssey de l'américain Stanley KUBRICK la même année; et surtout, aux yeux du grand public, l'apparition en 1962 de l'agent préféré de Sa Royale Majesté (sous les traits d'un écossais alors inconnu : Sean CONNERY, dont le mythique : "BOND... James BOND" fera le tour du monde, et ça continue aujourd'hui (sous les traits de l'irlandais Pierce BROSNAN). |